Embryon
Sais-tu qu'un dessin, c'est un peu de toi que tu places à l'intérieur ? Dans ses milliers de traits que chaque jour tu traces, l'oeuvre s'agrandit mais toi, est-ce que tu es plus libre ? La peinture t'emprisonne dans son monde parce que tu ne peux plus la quitter. Je sais cela, je sais qu'en t'aimant, j'ai pris avec moi le peintre, l'artiste que tu dis maudit. Je ne comprends pas tout. Je vois ta folie certains jours car tu ne parviens pas à ce que tu veux. Bien sûr, je pars, je fuis, je quitte cette vie dévouée à l'objet de ta passion. Je vois une chose dans mes départs, tu reprends en main ta peinture car en revenant vers toi, je vois la peinture qui a pris l'espace que j'avais laissé, béant, tu as pu me retrouver à partir d'elle. Il y a tes cahiers, ce jour où tu as commencé à les noircir, maintenant je me réveille, j'aimerais t'offrir des spectateurs.